L’école en pause, les idées en action

o2b design interieur
10 juil.
2 min de lecture

En ce moment, je travaille sur un projet très particulier : l’aménagement intérieur d’une école privée accueillant des enfants en situation de déficience mentale.

Mes attentions sont centrées sur le confort, l’écoute, la perception :

Adoucir les volumes sonores
Clarifier les repères visuels
Rendre les espaces plus intuitifs, plus fluides, plus apaisants

Le tout en respectant les normes et facilitant le travail du personnel de restauration et des éducateurs.

Un bon aménagement, c’est avant tout une question de circulation, de confort sonore et visuel.

C’est penser le quotidien, les usages.

C’est faire en sorte que chaque lieu accompagne les gestes, les rythmes, les besoins spécifiques de ceux qui l’habitent — ici, une équipe et des enfants extraordinaires.

Ici, chaque choix compte.

La couleur, la lumière, les matières deviennent des langages silencieux qui ont pour objectifs d’apaiser, structurer, stimuler … sans agresser.

Les teintes douces sont au cœur de ma réflexion. Elles ne sont pas neutres : elles enveloppent, rassurent, laissent respirer.

Un rose pour créer un cocon, doux et tendre,
Un jaune calme pour faire entrer la lumière sans tension,
Un bleu apaisant pour accompagner la concentration.

Plus qu'un choix esthétique, il convient d'initier une sorte de "dialogue" entre teintes et matières, entre ce que l’on perçoit et ce que l’on ressent au toucher.

Par exemple, dans la salle de restauration il y a un coin cuisine pour l'équipe d'éducateurs. Je réfléchis à proposer un blanc lumineux avec des incrustations de couleur pour le plan de travail à un bleu transparent en crédence, pour apporter de la fraîcheur, créer un contraste sans rigidité. Une belle alliance avec le mur de couleur jaune au-dessus. Le tout mis en valeur par un matériau engagé : le Polygood, plastique recyclé @the_good_plastic_company

Je suis architecte d’intérieur, habituée à analyser les espaces, les usages, les besoins. Et pourtant, sur ce projet, j’ai réappris à observer … autrement.

Aux côtés d’un cabinet d’ergonomie, j’ai approfondi une démarche qui m’est chère :celle de l’écoute fine, du temps d’immersion, du regard attentif porté aux gestes du quotidien, aux routines.

Leur approche m’a offert une lecture complémentaire de l’espace :

identifier les tensions invisibles,
observer les micro-rythmes,
questionner l’organisation du travail dans ses effets sur le bien-être.

Dans cette école dédiée à des enfants à besoins spécifiques, notre collaboration a permis d’aller plus loin :

repenser les circulations sans ajouter de contraintes,
créer des respirations pour les équipes comme pour les enfants,
rendre les espaces plus intuitifs, plus apaisants, plus ancrés dans le réel.

Ce travail à plusieurs voix m’a profondément enrichie. Il a confirmé ma conviction : un bon aménagement est toujours une réponse à la vie qui s’y déploie.